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Le scientifique français Paul Pelliot demanda en 1906 l'autorisation d'effectuer à partir de la Russie une expédition scientifique en Chine. Le voyage devait durer deux ans et avoir pour itinéraire Taschkent - Kachgar - Kouldja - Koutcha - Lob Nor - Chatchzou - Si-an-fu - Ta-tong-fu - Pékin. |
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Les objectifs étaient scientifiques : recherches archéologiques mais aussi géographiques, ethnographiques, linguistiques, historiques et naturalistes. De l'avis de l'Etat-major russe, il était, en raison de la politique chinoise d'alors, d'une extrême importance d'élucider l'état du Royaume céleste, en particulier à proximité de ses frontières. La Chine occidentale réorganisait son armée sur le modèle japonais, afin d'être en mesure de coloniser cette zone en la peuplant de Chinois et en l'annexant concrètement au territoire chinois proprement dit. Les intérêts de l'Angleterre étaient également activement surveillés dans la région, et le dalaï-lama avait dû quitter le Tibet pour fuir au Turkestan oriental les occupants britanniques. Avec l'accord du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Guerre, il fut décidé de mettre à profit l'expédition de Pelliot et d'obtenir le consentement du gouvernement français pour que s'y adjoigne à titre «civil» un officier russe. Ce dernier devait être équipé des outils et accessoires nécessaires pour la recherche ethnographique et naturaliste. Conformément à un programme séparé, il devait collecter des renseignements militaires sur les garnisons frontalières de l'ouest et du nord de la Chine, sur les réformes entreprises dans l'armée et l'administration et sur la situation politico-militaire ainsi que sur les itinéraires de marche praticables de Russie en direction de Lanzhou et Pékin. Le chef de l'Etat-major, Palitsyne, choisit le colonel Gustaf Mannerheim pour représenter la Russie dans l'expédition. Il fut invoqué pour motifs que ce dernier connaissait bien la Chine, que Pelliot le connaissait ou du moins savait qui il était, qu'il parlait plusieurs langues étrangères, qu'il était de naissance finlandaise (et pouvait donc utiliser un passeport finlandais et non russe) et satisfaisait parfaitement à toutes les exigences ultérieures de la mission. Le voyage fut définitivement décidé en mars 1906. Pelliot accepta volontiers la présence d'un officier de l'armée russe dans l'expédition, mais exigea, en plus de l'accord du gouvernement français, que l'officier en question lui soit subordonné pour toutes les questions relatives à l'itinéraire et à la gestion. L'adhésion devait être organisée de façon à ne pas éveiller de soupçons ou de malveillance chez les autorités chinoises. Pelliot demanda une aide matérielle et financière pour le voyage ; il promit en retour de mettre à la disposition des Russes à l'issue du voyage les observations et résultats les intéressant éventuellement. Mannerheim voyagea de concert avec les Français de Taschkent à Kachgar, de juillet à octobre 1906. A l'expédition prirent également part le commandant de 2e classe de l'armée coloniale Louis Vaillant et le photographe Charles Nouette. La caravane recruta des personnels locaux au Turkestan. Les rapports de Pelliot et de Mannerheim se tendirent presque jusqu'au point de rupture au sujet des questions financières et d'autorité liées aux conditions initiales. De l'avis de Mannerheim, Pelliot était avare et extrêmement susceptible sur son rang de chef de l'expédition. Mannerheim négocia sa libération de la relation de subordination et, peu après le passage du côté chinois, constitua sa propre expédition. Conformément à sa mission, Mannerheim s'informa sur la situation militaire de la Chine, tenant continuellement un journal, prenant des photos et dessinant des esquisses de cartes. Les autorités le renseignèrent très obligeamment. A Pékin, à l'ambassade de Russie, il mit en ordre ses notes durant un mois à l'automne 1908. Et rentré du voyage, il rédigea un important rapport qu'il eut également l'honneur de présenter en personne à l'empereur. Ce rapport, dont l'idée fondamentale consistait dans la conquête du Xsinjiang et du Gansu et la coupure de la Chine par le milieu, fut imprimé en 1909 pour l'usage administratif de l'armée russe.
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Grades | Carrière militaire en Russie | Mission de renseignement en Chine | Expédition scientifique en Asie | Période polonaise | Mannerheim à la Première Guerre mondiale | Croix de Saint-Georges | Epée de Saint-Georges | Démission de l'armée russe |
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ELEMENTS PERSONNELS | FAMILLE | ADOLESCENCE
| CARRIERE MILITAIRE |