Il mourut en 1918 en Finlande près de 40 000 personnes de plus que la moyenne annuelle de 1910 à 1920 - approximativement 25 000 du fait de la guerre dont 14 000 du fait des armes. Comme il arrive souvent dans les guerres civiles, il se produisit un grand nombre d'assassinats sans lien avec les combats proprement dits, d'exécutions sans procès légal, de meurtres de prisonniers de guerre, de crimes pour vol et de crimes de sang divers.

 

Une partie de ces meurtres étaient cependant si intimement associés aux activités de guerre que l'on ne put par la suite distinguer les actes de terreur et les authentiques actes de guerre. Les statistiques font état de 6850 Finlandais tombés à la guerre. Sont clairement morts au combat environ 3100 Blancs et 3400 Rouges -Russes compris, quelque 7000 personnes. A ceci s'ajoutent environ 10 000 personnes en partie en liaison avec la guerre mais en partie aussi seulement après les combats.

La désignation des mises à mort de la guerre de 1918 - meurtre, assassinat, exécution, etc. - dépend de l'impression générale personnelle des gens sur cette guerre. Les termes de «Terreur rouge» et «Terreur blanche» expriment l'esprit d'oppression éveillé au sein des groupes de population auxquelles ces terreurs s'appliquèrent. La Terreur rouge fit à peu près 1700 victimes, la Terreur blanche 8400.

La Terreur rouge fut un exutoire lié à la révolution dont l'exemple avait été reçu des révolutions russes. A la révolution était associée l'idée d'un changement brutal, de l'abolition et de l'anéantissement de l'ordre ancien. Les lois ordinaires n'étaient pas considérées comme contraignantes. La Terreur rouge connut deux phases majeures. Durant les trois semaines suivant l'éclatement de la révolte, la tuerie s'intensifia régulièrement, pour diminuer radicalement à la mi-février. Ses dirigeants essayèrent d'empêcher l'emballement de l'action illégale. Le Conseil des Commissaires du Peuple, qui tout au long de la guerre s'opposa à la ligne d'action visant à une dictature militaire plus claire, tenta d'arrêter la terreur en faisant appel aux Gardes rouges par des affiches. La seconde période se déroula en avril, au début de la retraite amorcée par l'armée de l'ouest des Rouges. Les Rouges allumèrent alors des incendies et allèrent même jusqu'à détruire des stocks de céréales, pour «régler les comptes» avant le départ.

La principale cause de la Terreur blanche résida dans la haine, l'effroi et le désir de vengeance éveillés par la Terreur rouge. Ceux qui y participèrent la considérèrent en quelque sorte justifiée, car elle s'appliquait à des gens qui s'étaient révoltés contre le gouvernement légal, avaient commis des vols et s'étaient même rendus coupables de trahison puisqu'ils s'étaient alliés avec des Russes. La loi de la punition brutale fut en outre soutenue pour divers autres motifs - par exemple une vengeance personnelle faisant suite à des différends de longue date ou à un événement liés à la période de la révolte.

L'idée était très largement répandue qu'il n'était pas besoin de s'embarrasser des formalités si quelqu'un était découvert en flagrant délit de nuisance dans la zone des combats. Les troupes blanches n'ayant pas au début de la guerre de règles de procédure claires à l'encontre des Rouges, Mannerheim arrêta par avis du 25 février préparé par le Comité consultatif du Commandant en chef que soit «fusillé sur place» tout individu trouvé à l'arrière des troupes en train de détruire des routes, des ponts, des véhicules, des câbles télégraphiques et téléphoniques, résistant à l'armée légale et en possession d'armes illicites ainsi que les tireurs isolés et les incendiaires. Il interdit par la même occasion l'instauration de tribunaux de campagne. Mannerheim chercha à contrôler le respect des instructions durant toute la guerre, mais l'interprétation au sens large des règles du «fusiller sur place» fut l'une des voies ayant abouti aux exécutions sans jugement, c'est-à-dire à la Terreur blanche.

La Terreur blanche se décrit sur le plan quantitatif par une courbe ascendante continue. Jusqu'à la mi-mars, elle demeura généralement parlant relativement insignifiante. Durant le premier mois de la guerre, elle se déroula pour l'essentiel (les deux tiers de ses victimes) en un seul lieu, Varkaus. L'exécution de prisonniers s'accéléra lorsque les opérations d'attaque eurent commencé, et Mannerheim estima nécessaire d'intervenir sur la question à maintes reprises de mars à mai. Sa volonté ne fut toutefois pas mise directement en œuvre. La Terreur blanche ne cessa pas à la fin de la guerre. Alors que les combats avaient cessé, il fut encore tué (à partir du 5 mai) en quatre semaines au moins 3100 Rouges, soit 37 % des victimes de la Terreur blanche. Une grande partie de ces victimes furent exécutés à l'occasion de leur arrestation ou sur jugement d'un tribunal de campagne.

 

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